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Return to Equinoxes, Issue 4 :Automne/Hiver 2004-2005
Article ©2004, Allison Fong

La peau  : organe qui enveloppe le corps, qui le protège, qui l'identifie. Elle nous marque, elle nous annonce, elle nous sert de premier contact avec le monde : sans voix, sans vue, sans odorat, nous sentons la froideur, la chaleur, le vent, la pluie, la présence et l'absence d'autrui. Avec le toucher, la vue et l'odorat sont des sens qui à travers la peau nous rapprochent des autres : un parfum distinct se loge dans la mémoire ; le visage, le corps à distance ou tout près nous plaisent, nous captivent, nous sont familiers. Mais cette organe-limite, vivante naturelle de l'extérieur du corps, peut aussi être ce qui nous distancie du monde. La maladie, la déformation, les origines s'inscrivent sur la peau, parlant malgré nous à l'imaginaire d'autrui de notre vie privée, de nos peines, de nos histoires, communication peut-être fautive, injuste, incomplète.

Comme les articles présentés dans ce numéro en témoignent, la peau est à la fois limite et passage, métaphore et sensation, écriture et lecture ; elle sert à l'oppression et à la résistance, à l'inclusion et à l'exclusion ; elle nous rapproche et nous distancie de nous-mêmes et d'autrui.

Sous formes diverses dans la littérature et l'art de traditions et de cultures différentes, la peau continue d'être un thème qui passionne des étudiants et des chercheurs de formations différentes dans le domaine des études françaises et francophones. C'est ainsi avec grand plaisir que l'équipe d' Equinoxes vous présente le quatrième numéro, espérant que ce choix d'articles ainsi que le sommaire du colloque La peau ... vous toucheront.

Le 23 décembre 2004

Allison Fong et Shahrzad Zahedi, éditrices