Share/Bookmark

thumbnail4Testimony of Julien Raimond moreauDescription of Saint Domingue thumbnailLe Code Noir

Race et esclavage

en francais

La remarquable richesse générée en Haïti au 18e siècle dépendait des esclaves importés d’Afrique par grandes vagues, à un pourcentage qui augmentait vers la fin du siècle. Comme quelqu’un l’a observé en 1792, « Sans esclaves, pas d’agriculture, pas de production, pas de richesse ». Certains historiens estiment le nombre d’esclaves à un demi-million, d’autres vont jusqu’à parler de 700 000 Africains à la veille de la Révolution haïtienne. De plus, le nombre de « gens de couleur libres » et d’autres gens aux ancêtres mixtes s’accroissait de plus en plus dans la colonie, réclamant des privilèges, s’impliquant dans la vie commerciale de la colonie et défiant les conventionnels stéréotypes raciaux. En dépit d’une grande attention aux règlements et à la régulation de l’esclavage, il est évident –  spécialement avec l’avantage du recul – que l’architecture de l’esclavage reposait sur une fondation précaire. Comme Jean Casimir le dit, « l’Etat, les commerçants et les planteurs ne pouvaient jamais achever leur modelage de l’esclave comme catégorie sociale ou inculquer cette catégorie de force dans l’esprit du captif. » L’évidence de ce point essentiel est, bien sûr, la Révolution haïtienne qui a renversé le système esclavagiste et qui finalement s’est passée de toute complexité raciale en déclarant, dans la constitution de 1805, que tous les Haïtiens sont par définition des noirs.